Définition
C’est un endroit, un lieu, dans lequel on peut s’abriter, trouver refuge. On peut y vivre, y dormir, se sentir protégé du monde extérieur, mais aussi du froid ou de la pluie. Il y en a plein de modèles différents : des endroits rien qu’à soi ou que l’on partage avec sa famille ou des inconnu·e·s (comme ça peut être le cas lors de certaines colocations), que l’on loue ou dont on est propriétaire, des très grands ou des très petits. Cela peut être une maison comme une tente, peu importe la taille et la solidité, l’important dans la notion de logement, c’est que cela représente un lieu sécurisé et sécurisant qui permet d’assurer une stabilité et un certain bien-être aux personnes.
BRIBES DE Récits
« Je suis âgée et, depuis plusieurs années, j’ai des problèmes de hanches qui m’empêchent de me déplacer aisément. Quand mon mari est mort, j’ai dû quitter notre maison, et avec mes maigres revenus, je n’ai pas pu être difficile sur ma prochaine résidence. Aujourd’hui, j’habite un appartement au deuxième étage, sans ascenseur, et j’ai mal à chaque fois que je fais un pas ».
« J’ai fait des études d’infirmière. À peine diplômée, j’ai été engagée sur mon lieu de stage. Je travaille depuis le début de ma vingtaine. Quand j’ai souhaité acheter une maison, malgré mon CDI, je me suis heurtée à la frilosité des agences et des propriétaires. En dépit des feux verts de la banque et de mes revenus réguliers, le fait que je sois une femme célibataire semblait être un argument bien plus important en ma défaveur. »
UN PEU DE RECUL
L’accès au logement pour les femmes est marqué par des inégalités et discriminations. Les femmes racisées, mères seules, sans « historique de location » (qui ne peuvent prouver qu’elles ont déjà loué sans passif problématique), rencontrent des difficultés pour trouver des logements abordables en raison de contrats précaires et de salaires inférieurs. Cette situation les désavantage face aux propriétaires et aux banques, renforçant les inégalités.
La recherche de logements adaptés pour les femmes avec enfants est difficile, les contraignant souvent à accepter des espaces inadaptés, voire insalubres. La dépendance vis-à-vis des propriétaires crée des situations abusives et parfois violentes.
Les inégalités économiques entre hommes et femmes sont manifestes sur le marché locatif, où les femmes locataires contribuent au capital des hommes par les loyers payés. Par ailleurs, l’accès difficile au logement renforce le problème des violences domestiques, limitant la capacité des femmes à se reloger rapidement pour échapper à des foyers dangereux (dans le cas de violences intrafamiliales et/ou conjugales).
Les professions liées au logement présentent des écarts de revenus et une précarité pour les femmes, malgré leur présence croissante. Les études féministes tentent de réinventer la vision de la ville pour déconstruire les structures patriarcales, racistes et capitalistes.
En somme, l’inégalité d’accès au logement pour les femmes engendre des situations difficiles, renforçant les inégalités de genre, de classe et de race, nécessitant des politiques égalitaires pour y remédier.
Des pistes pour agir
Tout le monde devrait pouvoir accéder aisément à un toit, un « nid » dans lequel iel se sentirait en sécurité et confortable. Le logement représente un élément prépondérant dans ce qui relève de la dignité humaine, de la sécurité de base, du bien-être élémentaire. C’est pourquoi il est particulièrement important de travailler sur plusieurs niveaux quant à la question du logis pour tou·te·s.
Organiser des sessions d’information : échanger et s’instruire mutuellement sur les droits des locataires et les discriminations liées au logement. Gagner en connaissance sur des aspects tels que les recours légaux en cas de discrimination basée sur le genre ou sur la situation familiale lors de la location.
Établir des réseaux de solidarité entre femmes* pour partager des informations sur les logements sécurisés. Créer des groupes de soutien en ligne ou des forums locaux pour échanger des astuces et des recommandations sur les logements abordables.
Participer à des discussions communautaires en vue d’établir des plaidoyers locaux (dans sa ville, commune, région) pour promouvoir des politiques de logement inclusives. Organiser et/ou participer à des réunions de quartier pour suggérer des aménagements favorables aux mères célibataires, comme des aires de jeu ou des garderies.
Sensibilisation des acteur·trice·s de l’immobilier : organiser des formations pour sensibiliser les propriétaires aux discriminations dans le processus de location. Mettre en place des campagnes de sensibilisation pour encourager une pratique équitable et sans discrimination dans le marché immobilier, en mettant l’accent sur les conséquences de ces discriminations.
Soutenir et développer des programmes et initiatives de logement abordable: vérifier que ceux-ci soient adaptés aux besoins spécifiques des femmes en considérant leurs situations familiales et leurs ressources financières.
Collecter des données et mener des recherches: compiler et investiguer sur les inégalités genrées en termes d’accès au logement. Cela permet de dégager des problématiques et besoins spécifiques et d’envisager des propositions d’amélioration desquelles les politiques publiques pourront se saisir.
S’investir et/ou encourager des femmes à participer aux décisions sur le logement : faire en sorte que davantage de personnes concernées par les difficultés d’accès au logement soient impliquées dans des réflexions urbanistiques, dans des plans de développement immobilier, d’accès à la propriété, etc.
Un peu d’inspiration…
- À écouter : Les femmes en logement, Nos voix pour des toits, 28 avril 2022, disponible en ligne.
- À lire : Des béguines aux Babayagas, quelles alternatives de logement pour les femmes ?, Manon Legrand, Alter Échos, 03/04/2019, disponible en ligne.