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Définition

L’emploi, c’est le travail pour lequel une personne est rémunérée.

L’éducation, c’est le processus par lequel un individu acquiert des savoirs, savoir-faire et savoir-être.

Si l’on ne fait pas toujours le métier pour lequel on a étudié, on entreprend souvent des études avec une idée du travail que l’on voudrait faire grâce à elles.

BRIBES DE Récits

« Je suis infirmière depuis 20 ans. En secondaire, j’avais choisi une option sociale. Je ne me suis pas posé de questions, ça me semblait “logique”. Ensuite, j’ai choisi de devenir infirmière. J’ai été encouragée par mes parents et mes amis. Tout le monde me disait que j’étais douée pour m’occuper des autres… je ne me suis pas demandé si je l’étais pour faire autre chose… Maintenant, je me dis que j’aurais aimé avoir une vue plus large de ce que j’aurais pu faire… mon travail est difficile, physiquement et psychologiquement, et en plus, mon salaire n’est pas très élevé… peut être que si je m’étais sentie capable de faire autre chose et encouragée par mes proches j’aurais été plus heureuse aujourd’hui. »

« Il y a peu, on m’a proposé un autre travail. Celui de mes rêves, pour lequel j’ai fait mes études. Je l’ai refusé, à contrecœur. C’était un job qui demandait beaucoup d’implication, un temps plein, à Bruxelles. C’était impossible de le concilier avec ma vie de famille. Actuellement, je suis à mi-temps et augmenter mes heures c’est compliqué, car mon mari travaille énormément. Je n’aime pas mon travail actuel, mais au moins je suis disponible pour les enfants, pour le ménage… »

UN PEU DE RECUL

Les stéréotypes de genre influencent les choix éducatifs et professionnels des personnes, les poussant à s’orienter vers des domaines ou des carrières qui correspondent aux attentes sociétales liées à leur genre. Plusieurs mécanismes sont à l’œuvre :

La ségrégation horizontale

Dans les secteurs d’activités, les inégalités se marquent souvent dès le moment du choix de l’orientation professionnelle : les garçons sont encouragés à aller vers les mathématiques, l’ingénierie et les filières techniques tandis que les filles sont davantage poussées vers les filières littéraires et tertiaires dans lesquelles les possibilités de débouchés sont moindres et les emplois moins prestigieux. On retrouve davantage de femmes dans les métiers du « care » (santé, action sociale, enseignement), peu valorisés financièrement (et donc socialement). Les hommes se retrouvent dans des professions offrant une possibilité de carrière et de gain financier plus important (le secteur numérique, la robotique, l’automobile, etc.).

La ségrégation verticale (le « plafond de verre »)

Dans la répartition des responsabilités, au sein d’un même secteur, on peut observer que, traditionnellement, les femmes occupent rarement les postes valorisés et/ou de pouvoir.

Dans le médical, les femmes sont surtout infirmières, aides-soignantes, mais plus rarement directrices d’hôpitaux, cheffes de service, etc. On appelle cela le « plafond de verre ».

Carrière/temps partiel

« Les Wallonnes travaillent majoritairement dans les secteurs de la santé humaine et l’action sociale (73 %), de l’enseignement (72 %) et des services (63 %). Les femmes sont sous-représentées dans les métiers techniques et scientifiques. Or parmi les métiers en pénurie de main-d’œuvre, 45 % peuvent être qualifiés de métiers “STEM” (= sciences, technologies, ingénierie ou mathématiques). La division de genre trouve sa source bien en amont du marché du travail, au niveau des familles, de l’éducation, dans un contexte de reproduction de stéréotypes, qui aboutissent à des orientations vers des filières de formation, d’études, des métiers, des secteurs… clivés selon le facteur genre. »

Situation femmes sur le marché de l’emploi en Wallonie (leforem.be)

Des pistes pour agir

Éduquer et sensibiliser : déjouer les stéréotypes de genre en les nommant et en y portant une attention particulière dès le plus jeune âge. Avec les petit·e·s, mais aussi avec les adultes de l’entourage, marteler encore et toujours qu’il n’y a pas de métiers d’hommes ou de métiers de femmes. Il importe de fournir des modèles identificatoires les plus diversifiés concernant les genres et les métiers. Féminiser les noms de métier est un bon levier pour visibiliser la présence légitime des femmes.

Revendiquer ses compétences et son expérience : exiger d’être reconnu·e pour ses ressources et son expertise ; négocier son salaire afin d’être rémunéré·e équitablement pour le travail fourni. Cela peut aller de la hausse des années d’ancienneté à une augmentation salariale, d’un changement d’intitulé de poste à une augmentation barémique.

S’exprimer contre les discriminations : signaler les formes de discrimination ou d’injustice au sein du milieu de travail. La Belgique lutte contre les discriminations, les signalements peuvent être faits auprès de l’employeur·euse directement, auprès de la personne désignée responsable du bien-être au travail, auprès du syndicat ou encore auprès de l’Institut pour l’Égalité entre les Hommes et les Femmes.

Développer un réseau et se soutenir : Établir des relations professionnelles solides, identifier des personnes inspirantes et des allié·e·s au sein du milieu du travail qui peuvent guider et soutenir. En tant que professionnel·le installé·e, je peux également soutenir d’autres personnes qui seraient coincées par un plafond de verre en leur partageant mon expérience, en leur expliquant mon parcours et en répondant à leurs questions.

Visibiliser ses actions : faire en sorte que son travail et ses réalisations soient visibles. S’investir dans des projets importants, dans la publication d’articles, de rapports ou des présentations.

Un peu d’inspiration…