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Définition

Ce qui est transmis d’une génération à une autre, des anciennes vers les nouvelles. C’est la passation d’un ensemble de biens, de ressources, de valeurs, de principes, de titres, de cultures, etc. au sein d’un groupe. Il existe différentes formes d’héritage : culturel, historique, génétique, etc.

C’est l’héritage au sens du droit qui nous intéresse dans la question des disparités économiques : tout ce qui concerne le transfert des biens (argent, immeuble, société ou affaire, etc.), mais aussi des droits et des obligations (loyers perçus, dettes envers des tiers) d’une personne décédée à ses héritier·e·s légaux ou aux personnes désignées comme telles dans son testament.

BRIBES DE Récits

« Mon grand-père était opticien, il avait ouvert à son jeune âge un magasin, puis un second, puis un troisième. À sa mort, il a légué son entreprise et ses magasins à son fils, mon oncle. Sa fille, ma maman, a reçu l’équivalent de la valeur, mais en argent. À ce jour, l’entreprise de mon grand-père a pris de la valeur, mon oncle la faite fructifier, elle est connue dans toute la Belgique et même à l’étranger. Nous sommes très fiers de cet héritage familial, mais maman m’a dit à plusieurs reprises qu’elle avait des regrets de ne pas avoir été plus inclue dans celui-ci. »

« À la mort de ma grand-mère, j’ai reçu une jolie somme d’argent. Nous venions d’emménager ensemble avec mon ex, dans un appartement qu’il avait acheté. J’ai “investi” ou plutôt dépensé mon héritage pendant plusieurs années dans la décoration et l’aménagement de notre lieu de vie. À la séparation, mon ex a gardé son appartement et moi je n’avais rien… Je n’ai jamais récupéré cet argent. »

UN PEU DE RECUL

L’héritage est un domaine dans lequel le patriarcat et les stéréotypes de genre sont encore fortement omniprésents. Les fils, garçons, hommes vont davantage hériter de biens dits « structurants », tout ce qui relève du patrimoine (immeubles, entreprises, affaires) et les filles, femmes, de compensations financières (sommes d’argent équivalentes, bijoux, biens matériels) qui sont parfois sous-estimées. Le hic, c’est que la valeur que peuvent prendre les choses n’est pas équivalente. Des législations sont mises en place afin de garantir une égalité au niveau des droits de succession (le droit de succession), cependant des inégalités subsistent, passent à travers les mailles du filet législatif. Ainsi, malgré les lois, hommes et femmes continuent à ne pas être égaux face aux héritages.

Des pistes pour agir

Partager des récits : encouragez les femmes de l’entourage à partager leurs expériences en matière d’héritage, que ce soit dans des cercles informels ou via des plateformes en ligne. Le partage d’histoires personnelles peut sensibiliser davantage aux enjeux et encourager la solidarité.

Rédiger son testament et planifier sa succession : s’il y a possibilité, faire correspondre son testament en accord avec les valeurs d’égalité des genres. Encourager ses proches à faire de même pour refléter et encourager une distribution équitable des biens.

Fournir un soutien financier et/ou éducatif : à ses filles, nièces, cousines ou toute femme dans l’entourage. Offrir un soutien financier peut aider à renforcer leur indépendance économique et participe à une forme de « transmission éducative ».

Rechercher des informations légales : se familiariser avec les lois successorales du pays ou de la région. Si des inégalités sont identifiées, chercher des moyens de sensibiliser ou de soutenir des mouvements pour la réforme législative.

Partager les informations : lors de discussions informelles, en famille ou avec des ami·e·s sur l’importance de l’égalité des genres en matière d’héritage.

Promouvoir la diversité des modèles familiaux : encourager les conversations sur les modèles familiaux divers et égalitaires. Valoriser la diversité des contributions et des rôles de chaque membre de la famille dans la gestion du patrimoine familial.

Un peu d’inspiration…