Définition

« Zut alors ! », une manière d’exprimer un profond mécontentement face aux inégalités économiques persistantes et aux conséquences dommageables qu’elles entraînent, particulièrement pour les femmes. C’est un cri de ras-le-bol contre les injustices économiques qui alimentent les disparités de genre, limitent les opportunités et restreignent l’autonomie financière des femmes.

BRIBES DE Récits

« J’ai toujours été passionnée par la finance et j’ai travaillé dur pour obtenir mon diplôme en économie. Malgré mes qualifications, j’ai été constamment confrontée à des obstacles dans ma carrière. Lorsque j’ai postulé pour des postes dans des entreprises renommées, j’ai été choquée de constater que mes collègues masculins, pour des postes similaires, gagnaient bien plus que moi. Malgré mes compétences (que l’on me reflétait), j’ai été freinée dans ma progression professionnelle et mes demandes d’augmentation de salaire ont été ignorées. Ces injustices m’ont poussée à chercher d’autres opportunités, mais même dans les autres entreprises que j’ai fréquentées, le plafond de verre était bien là. Cela m’a fait réaliser à quel point les inégalités économiques sont profondément enracinées, affectant non seulement mes perspectives financières, mais aussi mon sentiment de valeur et de légitimité dans ce domaine, qui est pourtant le mien. »

« Après des décennies dans le monde du travail, je pensais que les choses auraient changé pour les femmes. Mais même aujourd’hui, en approchant de la retraite, je vois toujours ces écarts salariaux criants entre mes collègues masculins et moi. Ça m’énerve. J’ai gravi les échelons, prouvé ma valeur maintes fois, et pourtant, je me retrouve face à ces inégalités qui persistent. C’est décourageant de réaliser que malgré toute l’expérience accumulée, on me paye toujours moins simplement parce que je suis une femme. Ça devrait être différent pour les générations futures. On a besoin d’un vrai changement, pas seulement de discours. »

UN PEU DE RECUL

Ce ras-le-bol des femmes face aux inégalités économiques n’est pas simplement le fruit de frustrations individuelles. C’est davantage une lassitude exprimée face à une réalité systémique persistante. De nombreuses féministes analysent et étudient depuis des décennies les structures socio-économiques qui favorisent ces disparités flagrantes. Elles mettent notamment en lumière la manière dont les normes traditionnelles du marché du travail ignorent encore trop souvent le travail domestique et les soins non rémunérés, principalement assumés par les femmes. Elles soulignent également l’impact des politiques économiques qui renforcent les écarts salariaux et freinent l’accès des femmes aux postes de pouvoir. Le ras-le-bol émerge de cette compréhension, d’une conscience croissante que les inégalités ne sont pas des accidents, mais le produit de structures profondément enracinées qui continuent à limiter le potentiel économique des femmes, générant une frustration tangible et légitime face à des barrières persistantes malgré les avancées sociétales.

Des pistes pour agir

Organisation/participation à des séances d’autodéfense : proposer ou fréquenter des ateliers spécifiques pour les femmes afin de renforcer leurs compétences en matières économiques (négociation salariale, se défaire des stéréotypes, gagner des connaissances théoriques, etc.). Ces formations pourraient être dispensées par des professionnelles du secteur des ressources humaines ou des expertes en négociation pour aider les femmes à revendiquer leurs droits et à les faire respecter.

Penser des « couveuses » d’entreprises à destination des femmes: établir des programmes de mentorat où des entrepreneures peuvent proposer leur soutien, leurs conseils et leur expertise aux femmes qui cherchent à lancer ou à développer leur entreprise. Cela pourrait inclure des sessions de formation spécifiques sur la gestion financière et la levée de fonds, par exemple.

Proposer de l’éducation financière collective : organiser des ateliers ou des séances éducatives collectives sur le monde de la finance et de l’économie. Les participant·e·s pourraient collaborer pour échanger/développer des plans financiers personnels, discuter de leurs stratégies pour surmonter les obstacles financiers. Cela pourrait être des cercles de discussions mensuels axés sur des sujets spécifiques comme l’épargne, l’investissement ou la gestion des dettes.

Impulser des plateformes de partage de ressources : créer des plateformes en ligne ou des groupes communautaires pour partager des ressources financières et matérielles. Les femmes pourraient y échanger des compétences, des services ou des biens pour renforcer leur indépendance financière.

Un peu d’inspiration…